Le bac est souvent considéré (à tort) comme la clé menant à toutes les études en France. Près de 80% des enfants d’une génération ont ainsi été poussé à suivre la formation du collège puis du lycée, avant d’obtenir le sacro-saint diplôme. Pourtant, il y a quelques années, le sociologue Stéphane Beaud signait un livre intitulé 80% au bac, et après ? Le chercheur pointe ici l’une des plus grosses failles de ce système basé sur le baccalauréat : l’après-bac.
C’est bien simple, le bac en poche, l’on peut rentrer à la faculté, gratuite et libre d’accès. L’on peut rentrer dans des classes préparatoires, des écoles, des formations sélectives… Mais l’on oublie un grand nombre de formations qui ne nécessitent même pas d’avoir le bac pour être admissible. En effet, les savoirs théoriques et généralistes que valide ce diplôme sont loin d’être universels, et nombreux sont les exemples d’entrepreneurs qui réussissent très bien sans lui !
S’inscrire à des cours sur Internet
A l’ère du numérique, du multimédia, des smartphones et de la 4G partout, rien de plus simple que de suivre des cours sur Internet. Les formations y sont nombreuses, diverses, et n’importe qui peut y prendre part.
Visio-conférences
Un certain nombre de cours, parfois même d’universités prestigieuses ou de facultés étrangères, sont disponibles en visio-conférence sur le Net, et l’on peut devenir auditeur libre de ces cours magistraux en à peine quelques clics.
Fort des connaissances accumulées, l’on peut postuler, là encore en auditeur libre, aux partiels de l’université en question, et si l’on a travaillé correctement, les efforts fournis sont souvent récompensés. L’on peut ainsi valider un semestre sans avoir jamais mis les pieds à la fac, et apprécier étudier de cette manière.
Fiches et cours en .pdf
Pour certaines formations, ces visio-conférences peuvent également se coupler d’un accès à des fiches de révisions et à des manuels de cours disponibles sur des sites dédiés. Les élèves travaillent alors de leur côté sans être chaperonnés par le système scolaire, ce qui ne sera pas pour déplaire à certains.
Les examens sont bien souvent spécifiques à la formation, et l’on ne passe alors pas des partiels comme évoqué ci-dessus, mais des oraux propres à ce cours, encadrés par des professeurs agréés. Il faut savoir que les formations qui proposent ce type de résumés de cours, d’oraux et et de fiches de révision sont bien souvent payantes, et couvrent des domaines bien précis que l’université n’aborde pas. Ils peuvent parler d’homéopathie ou de certains types de nouvelles technologies, des secteurs tellement précis ou récents qu’ils ne sont pas encore bien maîtrisés par le grand public. C’est justement pour cette raison que, pour ces formations, le bac n’est pas requis.
Et pourquoi pas travailler pour apprendre ?
Tout le monde n’a pas l’âme théorique, et il y en a certains qui se passeront bien d’heures passées derrière un écran ou dans une salle de classe à copier des cours et faire des fiches. Les plus manuels d’entre nous ont donc l’envie d’apprendre sur le terrain, et pour cela, quoi de mieux que s’y frotter ?
Devenir apprenti
Le bac n’est pas le seul diplôme à valoriser une fin d’études. Trop souvent oubliés, le CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) et le BEP (Brevet d’Etudes Professionnelles) sont des marques gratifiantes d’une maîtrise reconnue d’un certain domaine de compétence.
L’apprentissage, de plus en plus remis au goût du jour, est une façon intéressante d’accumuler des connaissances, une reconnaissance par la certification, et aussi (et c’est non-négligeable) un petit salaire pour commencer dans la vie active. En effet, tout le monde n’a pas les moyens de suivre des études longues sans travailler à côté, et le fait d’être payé pour faire ses études est un luxe dont les apprentis sont fiers.
Le compagnonnage est enfin une autre alternative. A titre d’exemple, en France, Les Compagnons du Devoir sont une organisation d’artisans formant jeunes et apprentis aux métiers ouvriers, aux savoirs-faire et aux techniques qui leur permettront un jour d’exercer eux-mêmes une profession manuelle. Pour cela, il faut être prêt et motivé à vivre en groupe, à apprendre des plus vieux et à faire preuve d’une grande humilité et d’une grande patience.
L’intérim, une idée aux avantages cachés
Et pourquoi se restreindre dans UNE activité en particulier ? Il est parfois bon de se laisser le temps de trouver sa voie. L’intérim est alors une option intéressante : il permet de toucher à tout sans rester bloqué, et présente des avantages financiers et horaires non-négligeables pour un jeune (ou un moins jeune) qui n’a pas le bac.
Laisser du temps au temps
L’école n’est peut-être pas faite pour vous.
Le bac n’est peut-être pas fait pour vous.
L’université n’est peut-être pas faite pour vous.
Les formations sur Internet, l’apprentissage, l’intérim, tout ça n’est peut-être pas fait pour vous.
Vous savez quoi ? Ce n’est pas grave. L’important est qu’un jour, vous trouviez votre voie. Nombreux sont ceux qui s’accordent une année sabbatique, et partent à la découverte du monde, ou bien restent chez eux et prennent du temps pour eux, et en ressortent grandis. L’important est de vous écouter.